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Billet de Josette | Aération Semaine 5

«Entre deux mondes. Dans l’incertitude qui désormais nous tient lieu de cap, se dessine toutefois une certitude : ce que nous vivons – et allons vivre – est indéchiffrable avec le logiciel du monde d’avant. Impossible d’inventer une nouvelle société humaine avec ces références-là !

Le défi avait été déjà posé lors de la première guerre du Golfe par Alain Hervé dans le mensuel «Le Sauvage» : «L’humanité vacille comme un bol de soupe trop plein, au bord de sa propre histoire. Allons–nous continuer d’accélérer, de fuir en avant : croissance économique, démographie, innovations scientifiques et techniques ? Au centre du cyclone, on attend, on retient son souffle, on attend une naissance»… En 1991, on ne parlait pas encore d’un monde d’après…

Aujourd’hui, un méchant virus a envahi le monde. Il a osé attaquer les humains. Il chamboule tout, partout sur la planète, faisant surgir la perspective d’un monde d’après. Pour lui donner du sens et la rendre opérationnelle, il faut en inventer le logiciel. Malgré les réticences, les résistances au changement, malgré l’inertie et la pression du confort, malgré les habitudes, malgré la désinformation de la plupart des médias qui insistent, implicitement mais lourdement, sur le «retour à la normale», malgré les «élites» qui interprètent les données de la science en fonction de leurs intérêts et de leur croyance en la toute-puissance de la technique et de l’économie. Malgré tout cela, les lois de l’évolution nous obligeront à avancer dans une autre direction. Face aux forces nouvelles qui se développent, les humains sont sommés d’inventer une autre manière d’habiter le monde.»


J’ai tellement été interpellée par la justesse des propos de Marie-Joséphine Grojean paru sur https://up-magazine.info qu’il m’est apparu, comme une évidence, de commencer ainsi mon 5ème et dernier billet d’aération.

«Les humains sont sommés d’inventer une autre manière d’habiter le monde» ! Par la force des choses, les secrétaires/assistant(e)s sont sommé(e)s d’inventer une autre manière d’habiter leur métier !

Si vos points de repères vous ont amené(e) à réfléchir sur votre cadre de référence, si vous avez osé grâce à vos points de mire et votre vision et si vos points de progrès vous ont permis d’être motivé(e) et de foncer, il vous reste donc à briller et à faire briller votre métier !

Dans le cadre de ses soirées Thema, ARTE diffusait, en 1999, un reportage intitulé «Les femmes de l’ombre» à savoir les secrétaires ! Interrogée à l’époque par le réalisateur Stéphan Moszkowicz, je lui avais signalé que le titre me dérangeait, pleinement consciente que ce dernier allait, une fois de plus, dévaloriser le métier. Je me souviens lui avoir dit que si le manager était brillantissime, la confortable ampleur de l’ombre qu’il dégageait permettait à sa secrétaire de se mouvoir aisément et, ainsi, montrer son professionnalisme mais… que tous les managers n’étaient pas dans ce cas et qu’une foultitude de secrétaires devait briller par elles-mêmes.

Force est de constater, en 2020, que l’ombre est toujours présente pour beaucoup. Je le déplore très sincèrement et met mes nerfs professionnels en pelote !

Le virus, tel qu’il nous a percuté(e)s, a remis en cause nos habitudes, nos modes de vie, notre manière de penser et d’agir, a fait exploser nos repères et nous a déboussolé(e)s. Une fois ce constat effectué, quels leviers pouvons-nous actionner et faire converger pour sortir de cette situation et remettre notre boussole personnelle dans le bon axe ?

A toujours prendre la rue de «Plus tard», on arrive à l’impasse de «Jamais». Je vous propose donc de prendre l’avenue de «Maintenant» avec 10 leviers :

  1. Etre passionné(e), donner du sens à son travail, se sentir utile, avoir conscience de sa propre valeur, savoir que son travail fait la différence, qu’il change les choses et contribuer à la dimension RSE. N’hésitez pas à proposer des axes d’actions pour développer l’engagement social, sociétal et environnemental de votre entreprise. Vos fécondes idées sont des facteurs d’évolution personnelle et professionnelle.
  2. Sortir de sa zone de confort. Avoir le sentiment de progresser, de s’améliorer et de maîtriser pleinement ses missions en totale autonomie est l’élément déclencheur du bonheur professionnel. Demandez des formations pour accroître vos performances et ne refusez jamais une formation même si elle n’est pas conforme à vos légitimes attentes et vos besoins immédiats. D’expériences, une formation apporte toujours quelque chose et est un plus indéniable dans un CV.
  3. Vouloir une chose et pas son contraire. Les deux se percutent, annihilent l’action et paralysent la volonté. Il vous appartient de choisir et de le faire savoir. Par exemple vouloir prendre des initiatives et des décisions tout en étant en recherche permanente d’approbation.
  4. Savoir créer du lien avec les collègues, les managers… Pratiquer l’empathie et devenir un(e) vrai(e) «happiness officer» pour remettre l’humain au sens des préoccupations. Professionnalisez votre capacité à agir par une relation bienveillante avec les autres. C’est un fort élément de respect de votre rôle.
  5. Prendre sa carrière en main par une puissante technicité, le développement de ses softs skills et la création de son Passeport de compétences pour mieux postuler et/ou se vendre. L’expression se vendre est moche-moche-moche pour parler d’un être humain mais a, au moins, le mérite d’être limpide !
  6. Sortir la tête du guidon ! Prendre des jumelles pour anticiper le court terme, une longue vue pour prévenir le moyen terme et un télescope pour imaginer son futur. Prendre du recul, posséder une vision large et une hauteur de vue font considérablement avancer.
  7. S’appuyer sur le mode agile et cesser de râler ! Pour mieux vivre le changement, il est plus efficace de «faire avec» que de «lutter contre». Identifiez le rôle que vous pouvez jouer comme agent de changement.
  8. Se tenir informé(e) des avancées de son métier, des nouvelles technologies, du digital, des formations proposées, des sites, revues, livres, congrès, séminaires, colloques, conférences… et de tout ce que propose votre FFMAS.
  9. Négocier un bilan de compétences voire une VAE pour réellement progresser comme vous le souhaitez.
  10. Se positionner de temps en temps sur le marché du travail juste pour voir ! Un retour neutre et objectif sur soi, sur ses capacités, sur sa valeur financière… est toujours intéressant.

Si actuellement votre vie professionnelle n’atteint pas le niveau que vous aimeriez, c’est que l’un des quatre éléments (cadre de référence, vision, motivations, leviers) n’est pas franchement défini pour vous. L’obscurité appauvrit votre réflexion et votre jugement. Une fois les quatre pistes clarifiées, il vous appartiendra de briller.

Enfin si rien de tout cela ne vous convient, envisagez très sérieusement de changer de métier. J’ai bien conscience d’être directe voire désagréable pour certain(e)s. Peu me chaut (peu m’importe si vous préférez) ! Exercer un métier qui n’est pas ou plus en accord avec soi pendant 65 000 heures (environ nombre d’heures travaillées pendant une vie !) ouvre la porte au désenchantement, au désœuvrement, à l’apathie pour finir par le désengagement. Il ne suffit que d’une seule personne pour changer votre vie professionnelle et vous rendre heureux(se) : vous ! 

J’oubliais :

«Le monde que nous avons créé est le résultat de nos pensées. Il ne peut pas être changé sans que l’on change notre manière de penser.». Albert Einstein

Tout est dit !

Josette Dubost
Membre fondateur – Expert métier FFMAS